La Confédération consulte en ce moment sur la future stratégie « Administration numérique suisse 2024-2027 ». La Ville de Genève, dans le cadre de l’Union des villes suisses, a pris position le 26 juillet sur cet enjeu crucial qu’est la manière dont nous développons un numérique public fort, inclusif, durable et créatif !
Cette consultation, parmi la foultitude qui compose notre processus démocratique fédéraliste, revêt pour moi une importance primordiale. En effet, elle fixera pour les quatre prochaines années la stratégie et donc le développement du numérique pour le secteur public, à un moment-clé de son existence.
En effet, nous sommes maintenant clairement passé d’un enjeu technique secondaire à un véritable enjeu de société. Un enjeu clairement politique, qu’il faut considérer comme telle. C’est d’ailleurs avec cela en tête que j’ai souhaité doter la Ville de Genève d’une véritable politique de transition numérique, articulée autour de 4 piliers : l’inclusivité, la responsabilité (durabilité & éthique), la créativité et l’innovation, et la transformation administrative. Cette volonté s’est traduite en une prise de position du Conseil administratif (l’exécutif), avec un plan de mise en œuvre et un suivi.
La proposition faite par les instances confédérales pour cette stratégie 24-27 va dans le bon sens et le Conseil administratif a confirmé lui faire un accueil favorable. Nous avons néanmoins attiré l’attention sur une série de points fondamentaux, peu ou pas pris en compte :
– développer la place de l’inclusion numérique et de la durabilité environnementale et les faire figurer dans la « charte », soit le texte le plus important de cette stratégie ;
– faire figurer de manière explicite que le tout-numérique doit s’accompagner de l’indispensable maintien de services en présentiel et ne pas s’y substituer ;
– établir au sein de la stratégie de l’Administration numérique suisse un volet relatif à la cyber-sécurité, notamment un catalogue de services de cyber-protection ainsi qu’un soutien à des Plans de continuité du Service public, indispensables en cas de blocage des systèmes informatiques ;
– prévoir un financement fédéral à la hauteur des ambitions de la stratégie et l’axer autour de programmes incitatifs plutôt que sur une volonté d’imposer une norme ;
– concernant l’eID, et en cohérence avec les prises de positions précédentes de la Ville, s’assurer que les personnes en situation illégale mais bénéficiant de prestations publiques municipales (ex. parascolaire, etc.) puissent y accéder.
Le numérique est – comme toute innovation – à la fois une opportunité et un risque. Un pharmakon aurait dit feu Bernard Stiegler. A nous de nous en emparer en ayant cela en tête, et d’en faire un enjeu politique au sens noble du terme, à savoir un enjeu de société qui mérite débat, ouvert à toute et tous.
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